Planète Sexe avec Cara Delevingne
Et si on explorait la sexualité sans tabou, sans faux-semblant, mais avec humour et vulnérabilité ? Cara Delevingne nous embarque dans Planète Sexe, une série documentaire qui bouscule, questionne et éclaire ce que beaucoup préfèrent encore taire.
Une exploration intime, curieuse et audacieuse de la sexualité humaine
Je ne savais pas exactement à quoi m’attendre en lançant cette série. Juste une intuition : que ça allait me parler, me bousculer peut-être, ou m’éclairer là où il manque parfois des mots, du vécu, ou simplement un miroir un peu moins flou.
Alors j’ai suivi Cara Delevingne, mannequin, actrice et exploratrice de l’intime, dans ce voyage autour du sexe, du genre, du plaisir et de toutes ces zones grises qu’on évite trop souvent de nommer.
Planète Sexe, ce n’est pas une leçon, ni un manifeste. C’est un carnet de bord — parfois drôle, parfois inconfortable — tenu par une femme qui se pose les bonnes questions, parfois maladroitement, mais toujours avec honnêteté.
Et si vous êtes curieux, ouvert d’esprit, ou simplement humains, il y a de fortes chances que vous trouviez dans cette série quelque chose qui vous parle… ou qui vous dérange. Et c’est souvent bon signe.
Qui est Cara Delevingne ?
Cara Delevingne, c’est d’abord un visage : sourcils iconiques, regard perçant, moue mutine. Mannequin britannique devenue égérie des plus grandes maisons (Burberry, Chanel, Dior…), elle a très vite refusé de se contenter d’être un simple corps dans des campagnes de mode. Actrice, chanteuse, activiste, elle s’impose comme une figure queer incontournable de la pop culture.
Mais derrière l’image publique se cache un parcours complexe. Cara a parlé ouvertement de ses troubles de santé mentale, de sa bisexualité, de sa fluidité de genre, et plus récemment de sa sobriété. Sa démarche dans Planète Sexe est profondément personnelle : elle n’est pas là pour jouer un rôle, mais pour chercher, comprendre, parfois vaciller — et ça change tout.
Dans cette série, elle ne joue pas les journalistes, elle part en quête. En quête de vérité, d’acceptation, de réponses. Et peut-être aussi un peu d’elle-même.
Événements marquants de la carrière de Cara Delevingne
🧵 2009–2015 : L’ascension fulgurante dans le mannequinat
- 2009 : Cara signe avec l’agence Storm Management, débutant ainsi sa carrière de mannequin.
- 2012 & 2014 : Elle est élue « Mannequin de l’année » aux British Fashion Awards.
- Devient l’égérie de grandes marques telles que Burberry, Chanel, Dolce & Gabbana, et Victoria’s Secret.
- Sa personnalité excentrique et ses sourcils épais deviennent sa signature, influençant les tendances de beauté.
🎬 2012–2017 : Transition vers le cinéma
- 2012 : Fait ses débuts au cinéma dans Anna Karenina de Joe Wright.
- 2015 : Tient le rôle principal de Margo Roth Spiegelman dans La Face cachée de Margo (Paper Towns), adaptation du roman de John Green.
- 2016 : Interprète l’Enchanteresse (June Moone) dans Suicide Squad de DC Comics.
- 2017 : Joue Laureline dans Valérian et la Cité des mille planètes de Luc Besson, un rôle majeur dans sa carrière cinématographique.
📺 2019–2024 : Diversification et retour sur scène
– 2019–2023 : Incarné Vignette Stonemoss dans la série Carnival Row aux côtés d’Orlando Bloom.
– 2022 : Apparaît dans la série Only Murders in the Building avec Selena Gomez.
– 2023–2024 : Fait ses débuts au théâtre en interprétant Sally Bowles dans le musical Cabaret au Kit Kat Club de Londres.
📚 Autres projets et engagements
- 2017 : Publie Mirror, Mirror, un roman pour jeunes adultes coécrit avec Rowan Coleman, abordant des thèmes LGBTQ+.
- Participe à des campagnes publicitaires pour des marques telles que Topshop et Puma.
- Engagée dans des causes sociales, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser sur des sujets tels que la santé mentale et les droits LGBTQ+.
Pourquoi cette série ?
Planète Sexe n’est pas une série documentaire comme les autres. Derrière ce projet, il y a une volonté claire : briser les tabous qui entourent la sexualité, l’identité de genre et les diverses formes de relations humaines. En donnant la parole à des spécialistes, des anonymes, mais aussi en partageant ses propres doutes, Cara Delevingne cherche à créer un espace sûr, ouvert et honnête où les sujets les plus intimes peuvent enfin être abordés sans honte.
L’idée n’est pas de donner une leçon de morale ni d’imposer une vérité universelle. Au contraire, la série s’inscrit dans une démarche exploratoire, sensible et inclusive. Cara n’est pas là en experte, mais en personne curieuse, qui se met en jeu, s’interroge, expérimente, et accepte de se remettre en question. C’est cette vulnérabilité assumée qui donne à la série toute sa force.
L’approche est hybride : témoignages, expériences scientifiques, découvertes culturelles et plongées dans des communautés LGBTQ+ du monde entier se croisent pour dresser un portrait polyphonique de la sexualité moderne. Il ne s’agit pas seulement d’éduquer ou de divertir, mais de normaliser la diversité des expériences humaines, en soulignant à quel point notre rapport au sexe et au genre reste souvent conditionné par des normes rigides.
Enfin, la série a aussi une dimension personnelle pour Cara. C’est un parcours d’acceptation de soi, un coming out public mais sincère, une tentative de comprendre ses propres contradictions à travers les autres. En ce sens, Planète Sexe est autant un projet documentaire qu’un journal intime filmé.
Résumé des 6 épisodes
1. Le plaisir : Cara explore l’écart orgasmique entre les sexes et participe à des études scientifiques sur l’orgasme.
2. La femme : Discussion sur la sexualité féminine et les normes sociétales.
3. L’identité de genre : Rencontre avec des personnes transgenres, non-binaires et intersexes pour comprendre la fluidité du genre.
4. L’amour : Exploration des différentes formes d’amour et de relations à travers le monde.
5. La pornographie : Analyse de l’industrie pornographique et de son impact sur la perception de la sexualité.
6. L’avenir du sexe : Réflexion sur l’évolution future de la sexualité humaine avec l’avènement des technologies.
Casting et lieux de tournage
- Intervenants : Sexologues, militants LGBTQ+, artistes et scientifiques.
- Lieux : Tournage international incluant des villes comme Berlin, Tokyo, Los Angeles et Nairobi, mettant en lumière des espaces sûrs pour la communauté LGBTQ+.
Les punchlines & citations fortes
- « Je vais avoir un orgasme et le donner à la science ! » – Cara lors d’une expérience en laboratoire
- « La honte est un héritage, pas une fatalité. » – Réflexion sur l’intériorisation des normes sociétales.
Anecdotes de tournage de Planet Sex avec Cara Delevingne
1. Une donation orgasmique à la science
Dans un épisode, Cara Delevingne participe à une étude scientifique en Allemagne sur l’orgasme féminin. Elle se masturbe dans un environnement contrôlé, puis fait analyser son sang pour mesurer les niveaux d’endocannabinoïdes, des substances chimiques associées au plaisir. Cette expérience visait à comprendre les effets physiologiques de l’orgasme.
2. Une soirée érotique immersive
Lors d’une soirée érotique, Cara Delevingne participe à un rituel où plusieurs femmes lèchent du sel sur ses cuisses avant de boire des shots de tequila. Cette scène illustre son engagement à explorer diverses expressions de la sexualité dans le cadre de la série.
3. Une introspection personnelle
Tout au long de la série, Cara Delevingne partage ouvertement ses expériences personnelles, notamment ses luttes passées avec l’homophobie intériorisée. Elle exprime son désir de mieux comprendre sa propre sexualité et d’aider les autres à faire de même.
Les controverses et critiques LGBT+ — parce qu’un bon arc-en-ciel a toujours ses zones d’ombre
Une réception critique mi-figue, mi-gloss holographique
La série a reçu un accueil contrasté. D’un côté, on applaudit l’audace de Cara Delevingne, qui fonce tête baissée (et parfois pantalon baissé) dans des terrains longtemps tabous. Elle fait ce que peu d’actrices connues osent faire : se mettre à nu, au sens propre comme au figuré, pour parler de sexualité, de genre et de désir sans filtre, ni gloss.
Mais de l’autre, certains critiques pointent un manque de rigueur journalistique. On survole des sujets profonds (la dysphorie de genre, le racisme dans le milieu queer, les violences sexuelles…) sans vraiment plonger. Une impression que le docu préfère les paillettes de l’expérience perso aux méandres rugueux de la réflexion collective. Bref, un peu trop de Cara, pas toujours assez du monde.
Des expériences jugées « trop Cara-centrées »
L’un des reproches majeurs adressés à la série, notamment par certains membres de la communauté LGBTQ+, c’est sa focalisation presque obsessionnelle sur Cara elle-même. Certes, c’est son voyage — mais parfois, la quête ressemble plus à un selfie géant de sa sexualité qu’à une exploration collective.
Certain·es auraient aimé entendre plus de voix queer, racisées, trans, non-binaires, qui ne soient pas là uniquement en tant que « témoins exotiques » de la découverte de Cara, mais comme narrateurs à part entière. Quand une série s’appelle Planet Sex, on s’attend à visiter un univers. Pas juste l’intérieur d’un loft berlinois à lumières rouges avec une mannequin british curieuse au centre de l’image.
Une posture de « touriste du sexe » ?
Certains critiques — notamment queer — ont parlé d’un regard parfois naïf, voire inconsciemment fétichisant, sur certaines pratiques ou communautés. Comme si la série flirtait par moments avec l’ethnographie kinky façon « Safari du désir ».
On peut apprécier la sincérité de Cara, mais on peut aussi regretter qu’elle n’aille pas toujours au bout de ses questions. Les scènes s’enchaînent parfois trop vite, avec peu de contextualisation ou de recul, donnant l’impression d’une quête de sensations fortes plutôt que d’un véritable documentaire engagé.
Mais aussi… des applaudissements sincères
Malgré tout cela, une bonne partie du public, notamment jeune, queer, ou simplement curieux, a salué l’émission comme un pas en avant. Même imparfaite, même un peu narcissique, la série ose dire tout haut ce que beaucoup taisent encore : que la sexualité est fluide, que les normes sont oppressantes, et que se poser des questions, c’est déjà ouvrir des portes.
Et rien que pour ça — pour avoir mis le mot clitoris en majuscule dans les esprits — Cara mérite au moins un demi-applaudissement de bras automatiques version Take On Me.
Ce que j’ai appris
- La scène de réalité virtuelle : changer de corps pour mieux se comprendre
Dans l’épisode 4, Cara Delevingne participe à une expérience de réalité virtuelle à Barcelone. Équipée d’un casque VR, elle échange virtuellement son corps avec un homme, chacun voyant et contrôlant les mouvements de l’autre à travers cette technologie immersive. Cette expérience, souvent appelée « gender swap », vise à explorer la perception de soi et la fluidité du genre en permettant aux participants de vivre temporairement dans un corps différent du leur.
Pour beaucoup de femmes trans, cette scène peut évoquer le désir profond de voir son identité de genre reflétée dans son apparence physique. Elle soulève des questions sur l’alignement entre le corps et l’identité, et sur la manière dont la technologie pourrait offrir de nouvelles perspectives sur l’expérience de genre.
- Une autre scène marquante : l’expérience scientifique sur l’orgasme
Dans le premier épisode, The Orgasm Gap, Cara se rend dans un laboratoire en Allemagne pour participer à une étude sur l’orgasme féminin. Sous la supervision de chercheurs, elle est invitée à se masturber pendant au moins dix minutes, en utilisant des jouets sexuels, afin de mesurer les réactions physiologiques associées au plaisir.
Cette démarche scientifique met en lumière les disparités dans la compréhension et la reconnaissance du plaisir féminin. Pour les femmes trans, elle peut rappeler les défis liés à la découverte et à l’acceptation de son propre corps, ainsi que l’importance de la recherche et de l’éducation pour une sexualité épanouie.
- L’exploration du genre à travers le drag
Toujours dans l’épisode 4, Cara explore l’art du drag en collaborant avec un homme trans à Los Angeles. Cette immersion dans le monde du drag lui permet de questionner les normes de genre et d’exprimer différentes facettes de son identité. Pour les personnes trans, le drag peut être un moyen puissant de célébrer son identité, de défier les stéréotypes et de trouver une communauté accueillante.
Parce que Planet Sex, c’est pas juste une émission pour « éduquer les masses ignorantes sur les choses du slip » — non, c’est un grand huit émotionnel et sensoriel, un voyage un peu foutraque à travers les méandres de nos corps, de nos fantasmes, de nos identités, de nos regards croisés dans le miroir.
Je vous la recommande parce que c’est imparfait. Et que c’est justement ce qui la rend précieuse.
Parce qu’on sent que Cara y va avec le cœur — maladroite parfois, un peu perchée souvent, mais toujours sincère. Elle met son image de top-modèle au vestiaire pour s’exposer vulnérable, curieuse, drôle et paumée — comme nous. Parce que oui, même les célébrités ont besoin de comprendre qui elles sont, d’où elles viennent, pourquoi elles mouillent (ou pas), et avec qui elles ont le droit de tomber amoureuses sans se faire lapider par le monde.
Je vous la recommande parce qu’elle parle de cul sans baisser les yeux, mais jamais sans tendresse. Parce qu’elle ose poser des mots là où on a appris à se taire. Parce qu’elle fout les pieds dans le plat des tabous — orgasme, genre, plaisir, orientation, honte, sexe, normes, kinks, patriarcat, érection, éducation, limites, consentement — et qu’elle les regarde droit dans les yeux.
Je vous la recommande surtout si vous êtes trans, queer, en questionnement, ou juste en train de vous recoller les morceaux après avoir trop longtemps joué un rôle. Parce qu’on y voit des gens qui pleurent, qui hurlent, qui rient, qui jouissent, qui doutent, qui s’essaient à être eux-mêmes. Et ça, c’est inestimable. Même si c’est parfois mis en scène façon « Netflix veut ton cœur mais surtout ton attention ».
Je vous la recommande parce que j’ai vu des choses qui m’ont bousculée. Parce que la scène du miroir en VR m’a renvoyée à mes propres reflets impossibles. Parce qu’un drag king trans a plus parlé à mon cœur qu’une décennie de magazines féminins. Parce qu’on a besoin de voir nos vécus, même floutés, même survolés, même montés avec un beat techno de 15 secondes.
Je vous la recommande si vous aimez l’inconfort qui fait grandir, les silences qui disent tout, les expériences un peu trop intimes pour la télé. Et si vous êtes du genre à noter dans un coin de votre tête une phrase débile qui vous colle au cœur comme un tatouage au henné.
Alors voilà. Regardez-la. Ou pas. Mais si vous le faites… faites-le avec une tasse de thé, une couverture et votre curiosité nue. C’est comme ça que les révolutions commencent.
Pourquoi je vous la déconseille (un peu)
Parce qu’il faut être honnête aussi. Planet Sex, c’est pas non plus la révélation divine qu’on attendait en tremblant sous sa couette avec une boîte de mouchoirs (émotionnels). C’est un peu comme un buffet de brunch hype : y’a de tout, c’est joli, c’est instagrammable, mais parfois tu repars avec la sensation d’avoir picoré sans vraiment te nourrir.
Je vous la déconseille (un peu) si vous cherchez un documentaire de fond, profond, sourcé, rigoureux, qui va explorer les strates complexes de la construction du genre, les violences systémiques, les enjeux de santé publique trans, la réalité des minorités sexuelles racisées ou la précarité queer. Parce qu’ici, on est plutôt dans une balade sensorielle, douce et stylée, avec beaucoup de Cara et pas toujours assez des autres.
Je vous la déconseille (un peu) si vous êtes déjà bien avancé·e sur ces sujets. Vous risquez de froncer les sourcils en vous disant “Oui bon, ça je le sais, ça aussi… ah, encore une scène où elle expérimente avec ses potes…”. Le montage est souvent trop rapide, les thématiques parfois effleurées comme une caresse qui ose pas appuyer — et du coup, on reste un peu sur sa faim.
Et puis, il y a la star. Cara. Elle est sincère, on l’a dit. Touchante parfois. Mais omniprésente. Trop. À tel point qu’on se demande parfois si le sujet, c’est le sexe ou la quête identitaire de Cara dans le monde du sexe. C’est beau de l’accompagner, mais ça crée une focale qui peut frustrer, surtout quand on devine des histoires passionnantes en arrière-plan… qu’on n’approfondira jamais.
Je vous la déconseille (un peu) aussi si vous êtes sensible à cette sensation gênante d’être un peu trop ciblé marketing. La voix-off ultra écrite, les transitions stylisées, le filtre léché, le rythme TikTok-friendly… on sent que ça a été conçu pour passer crème sur une plateforme de streaming et faire bien dans un thread Twitter.
Et enfin, je vous la déconseille si vous n’aimez pas être tiraillé·e. Parce que cette série, c’est un paradoxe. Elle éclaire… sans trop dévoiler. Elle ose… mais reste sage. Elle célèbre… sans toujours questionner. Elle éveille, elle agace, elle inspire, elle déçoit. Elle est comme nous, finalement : belle et contradictoire.
Mais est-ce une raison suffisante pour ne pas la regarder ?
Je vous laisse répondre.
Réflexion très perso (et un peu vrillée)
Ce sont clairement les trois premiers épisodes de Planet Sex qui m’ont accrochée. Les bases. Revoir les fondamentaux, quoi. Parce que même en tant que femme trans — et même après tout le chemin déjà parcouru — j’ai parfois des loupés de vocabulaire. Un mot mal choisi, une expression un peu bancale… c’est ma psy qui me l’a gentiment fait remarquer, entre deux silences lourds et trois tasses de thé à la camomille. Et franchement, elle a raison. On croit qu’on sait, et puis non. Alors comme tout le monde, j’apprends. Je farfouille, je creuse, je binge-watch du documentaire comme d’autres bouffent du chocolat noir à 80 %. Je m’instruis. J’écoute. Et surtout, j’essaie de comprendre.
J’ai une vraie tendresse pour les gens qui se livrent. Ceux qui parlent, qui racontent, qui témoignent sans filtre ni paillette. J’adore les vlogs, surtout ceux d’Ariana — oui, celle dont je vous ai parlé dans l’article sur les commentaires pourris, remember ? Chaque transition est une constellation à part, et moi, je cherche encore mes propres coordonnées. Une cartographie un peu cabossée, mais qui me ressemble. Et du coup, les épisodes 2 et 3 de la série, ceux sur la femme et sur le genre… ouch. Touché en plein cœur. Des sujets qui me traversent de part en part. Pas juste des concepts, non. Des vécus. Des vibrations. Des miroirs.
Et, assez curieusement — mais peut-être que c’est l’âge (ou la sagesse temporaire entre deux craquages) — je suis moins attirée par les aspects sexe au sens spectaculaire du terme. La sexualité, bien sûr que ça m’intéresse, je suis humaine, hein. Mais le sexe en mode “performance”, en mode “sujet brûlant”… bof. J’ai toujours vu ça comme un voisin du genre, dans cet immeuble bizarre où personne ne vit au même étage. Parfois les portes s’ouvrent en même temps, parfois pas. Je vous en parlais dans mon analogie de l’ascenseur intergenre-orientation (oui, ce truc chelou mais imagé — je revendique).
Je me suis inscrite à quelques groupes aussi, pour échanger, rencontrer, écouter… mais bon, on connaît la chanson. Très vite, t’as droit aux messages louches. Les demandes cheloues. Et puis les mecs… ah, les mecs. Ceux qui t’envoient une photo de leur service trois pièces sans préambule. C’est quoi déjà, le nom ? Les dick pic guys ? Les zizi-sorciers ? Je sais plus. Mais pourquoi ils font ça ? Parce que je suis trans, alors j’suis forcément open bar ? Spoiler alert : non.
Et ça, ça me fatigue. Parce que y’a pas que des femmes trans, hein. Y’a aussi des hommes trans, des personnes non binaires, des fluides, des mouvants, des brillants, des cassé·es, des lumineux·ses. Et, rappelons-le, l’orientation, c’est encore un autre étage dans l’immeuble. Et parfois l’ascenseur est cassé.
Quant à moi, vous le savez déjà si vous me lisez (je vous vois, mes fidèles de la première heure), l’orientation, c’est flou. Pas flou artistique, non. Flou bordélique. Pendant longtemps j’ai tourné autour du pot. J’ai dansé avec les étiquettes sans jamais vouloir les coller. Mais aujourd’hui, j’explore un peu plus sérieusement la piste pansexuelle. Même si c’est encore fragile, hésitant, fluide comme une plume dans un vent de mars. J’en parlerai à ma psy, bien sûr. Même elle, elle a pas la notice. Mais elle m’aide à formuler, à ressentir, à ouvrir des portes que je n’aurais pas osé pousser seule.
Alors voilà, encore une corde de plus à mon arc (même si parfois j’ai l’impression de tirer à l’aveugle). On verra où ça mène. Je vous tiendrai au courant, évidemment. Promis juré, avec ou sans paillettes.
Où la regarder
– Disponibilité : Diffusée sur BBC Three au Royaume-Uni et sur Hulu aux États-Unis . En Belgique, la série est disponible sur Disney+ et… sur Auvio (et gratuitement !)
Voici le lien (il ne fonctionne peut-être pas sans VPN hors de la Belgique…) : https://auvio.rtbf.be/emission/planet-sex-24203
En conclusion
Planet Sex, ce n’est ni une encyclopédie du genre, ni une révolution télévisuelle. Mais c’est une porte d’entrée, un miroir qui déforme parfois, qui caresse ou qui pique, et qui ose poser des questions là où trop souvent, on évite le regard. J’y ai trouvé des échos, des maladresses, et quelques pépites de vérité. Et si, en tant que femme trans, j’y ai appris encore des choses sur moi, alors peut-être que vous aussi, vous y verrez plus clair dans ce grand labyrinthe des identités. Ou au moins, vous danserez un peu sur l’intro de Take On Me, bras en l’air et cœur ouvert.
— Enola 😘
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