1 – Pas née d’hier, mais presque

Bonjour à toi, cher(e) lecteur(trice), bienvenue dans mon univers, ou plutôt dans mon labyrinthe intérieur !

Je m’appelle Enola, une jeune femme comme les autres… Ou presque. Si tu t’attends à un récit de transition ultra-linéaire où tout s’enchaîne comme dans un film inspirant, tu risques de te perdre un peu. Non, ici, tu vas entrer dans un monde où les zigzags et les remises en question sont bien plus nombreux que les moments « waouh, j’ai trouvé la solution à tout ! »

Avant de venir ici, je n’étais pas du tout celle que tu pourrais imaginer. J’étais, comme tout le monde, un peu coincée dans une routine de questions sans réponses, avec une sorte de nuage de confusion qui flottait au-dessus de ma tête en permanence. Et on m’avait dit que ça passerait, que tout finirait par se clarifier avec le temps. Eh bien, spoiler : non, ça ne passe pas comme ça. Ça prend son propre chemin.

Au fond, je suis comme toutes celles et ceux qui cherchent à se comprendre tout en essayant de ne pas trop déranger le monde autour. D’un côté, on me dit que ça ne se voit pas trop, que « je passe bien », « que je ne suis pas si différente ». De l’autre, j’ai l’impression de vivre dans un déguisement permanent, juste pour être acceptée. Et tu sais quoi ? Ce n’est pas toujours facile à porter. Parfois, je me sens comme une boîte de Pandore prête à exploser, mais parfois aussi, c’est une grande libération. C’est ça la vie, non ? Un peu de chaos pour adoucir les certitudes.

Mais aujourd’hui, j’ai décidé de te partager tout ça, avec mes hauts, mes bas, et tous les rebondissements. Parce que oui, je suis en transition… et, comme je suis du genre à prendre la vie avec une grosse dose d’humour, j’ai choisi de te raconter tout ça avec légèreté. Tu verras, tu trouveras sûrement quelques victoires, mais aussi beaucoup de maladresses. Et puis, il y a des moments où tout semblait être une blague cosmique à laquelle je n’étais même pas censée être invitée.

Et entre nous, il faut aussi savoir que, parfois, j’ai 22 ans dans ma tête, parfois 48, et ma montre connectée me dit que j’en ai 40 (et honnêtement, je l’adore pour ça). J’ai donc choisi d’écrire plutôt que de me filmer. J’aime écrire. C’est un espace où je peux naviguer entre mes différentes facettes sans avoir à choisir laquelle doit apparaître à l’écran.

Pour être tout à fait franche avec toi, je viens d’avoir 50 ans ! Le temps de l’insouciance me paraît désormais bien lointain. Mais chaque année qui passe m’offre une version de moi-même que je n’aurais jamais imaginée. Et finalement, j’ai appris à accepter ces années comme une collection de petites perles qui s’accrochent au fil du temps.

Tu sais, ce truc qu’on appelle parfois « dysphorie de genre », ce n’est pas exactement quelque chose qui m’est tombé dessus du jour au lendemain. Non, non… Si je suis honnête, je le sais depuis longtemps : je suis une femme. J’agis, je réagis, je pense comme une femme, et ça, tu ne pourras jamais le contester. Mais parfois, moi-même, j’ai du mal à me convaincre. Ou plutôt, j’écoute ce que certains disent : que c’est des conneries, que « ça ne se voit pas trop », que le monde est divisé en deux : les hommes et les femmes. On m’a dit que c’est une question de chromosomes, et que c’est comme ça. Oui, ok, mais alors pourquoi dit-on qu’on a tous un côté masculin et un côté féminin ? Et que ce côté se manifeste plus ou moins selon les personnes ? Tu ne peux pas le nier, ça non.

En y repensant, j’ai toujours eu l’impression que mon « côté masculin » était plutôt discret, voire inexistant, et ce n’est pas faute d’avoir essayé de l’accepter pour me conformer. Mais la vérité, c’est que je me suis toujours sentie bien plus à l’aise entourée de femmes. Depuis ma plus tendre enfance, à l’adolescence, puis en tant que jeune adulte, il a toujours été clair que c’était là que je me sentais la plus « moi ». Pourquoi ? Parce que je me reconnaissais en elles, dans cette fluidité, dans cette essence féminine qui ne demandait aucune validation extérieure.

Alors, laisse-moi te dire que ce cheminement, même si parfois il ressemble à un casse-tête, fait partie d’un parcours que j’ai décidé de vivre pleinement. Et aujourd’hui, je veux t’inviter à me suivre dans cette aventure, une aventure où le chemin vers la liberté intérieure est pavé de questions, de réflexions, et où chaque étape me rapproche un peu plus de celle que je suis vraiment.

Si tu veux savoir ce qui m’attend, si tu veux comprendre un peu plus ce qui m’a menée à cette réflexion sur mon identité, je vais te donner un petit aperçu des chapitres à venir.

  1. Pas née d’hier, mais presque : Le préambule de ma quête, avant même que je prenne conscience de qui j’étais.
  2. On fait un saut dans le temps, et hop, à 22 ans… : Le point de départ où mon histoire commence à se dessiner.
  3. Ma plus tendre enfance (0-6 ans) : Retour sur les premières empreintes laissées dans mon cœur et dans ma tête.
  4. Bienvenue dans un village où tout se sait (6-12 ans) : Ces années formatrices où les choses se compliquent mais aussi où des liens se tissent.
  5. Les ami·e·s d’hier et d’aujourd’hui : Les relations humaines, un pilier essentiel dans ce parcours.
  6. Mais finalement, Enola, qui es-tu ? : La quête de mon identité, encore floue mais déjà bien présente.
  7. Le placard et les déguisements : Les années où j’ai joué un rôle, plus ou moins bien.
  8. Ô miroir, mon beau miroir : La rencontre avec mon reflet intérieur et extérieur.
  9. Une transition, ça ne se raconte pas… ça se vit : Ce qui se passe dans l’ombre, loin des regards extérieurs.
  10. De femme à femme : psys, docs et moi : Le rôle de la médecine et de l’accompagnement dans cette transformation.
  11. Le corps et ses métamorphoses : Comment mon corps a suivi mes pensées, mes envies, mes choix.
  12. À boire ou à pleurer ? : Les addictions, les compenses et la difficulté à être soi-même.
  13. La quête de soi, entre normes et transgression : Quand l’individualité rencontre les attentes sociales.
  14. Quand la société t’écrit ton rôle : Ces moments où tu n’as pas ton mot à dire.
  15. LGBTQIA+ : ce que j’en sais… et ce que j’ai appris : Un chemin de compréhension et de tolérance.
  16. Le regard des autres : Comment les autres m’ont vue, et comment je me suis vue à travers leurs yeux.
  17. Enola et la société : entre résistance et acceptation : L’alliance compliquée entre mon être et le monde extérieur.
  18. Petites victoires, grandes gamelles : Les hauts, les bas, et l’acceptation du parcours.
  19. Coming out : entre hésitations, décisions et réalités : Le moment où l’on brise les chaînes du silence.
  20. Les associations : soutien, lutte et solidarité : Ces endroits où l’on se retrouve et où l’on s’entraide.
  21. Et aujourd’hui ? La quête continue… : Ce que je suis devenue, et ce qui reste à accomplir.
  22. Ma vision du futur : ce que j’espère et ce que j’ai envie de faire : Ce qui m’attend, ce à quoi je rêve encore.

Merci de m’avoir lue. Si tu veux partager un mot, une émotion, ou un simple coucou, n’hésite pas. Les échanges sincères sont toujours les bienvenus, tant qu’ils restent bienveillants…

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